La conseillère d’arrondissement du district Ovide-Clermont, à Montréal-Nord, Renée-Chantal Belinga, dénonce la « discrimination » et la « stigmatisation et l’intimidation» dont elle dit faire l’objet dans le cadre de son travail d’élue depuis ses prises de position dans le dossier de Fredy Villanueva qui l’a amenée à siéger comme indépendante.

Lors du conseil municipal de lundi, Mme Belinga a fait une sortie fracassante au cours de laquelle elle affirme que l’arrondissement ne la met plus au fait des activités importantes, lui retirerait l’accès à son bureau, à certaines informations ou encore même le droit de poser des questions dans certains cas.

« Nous ne pouvons pas faire valoir la présence de femmes et de minorités en politique et continuer dans cette idée-là », a-t-elle dit dans une allusion à la partisannerie en politique qui gangrène l’ensemble des arrondissements, selon elle.

«J’ai du faire face à des situations où on m’a retiré l’accès à certains espaces de la mairie d’arrondissement, déplore Mme Belinga, pour moi c’est un traitement discriminatoire et qui stigmatise la position que j’ai eue par rapport à un dossier difficile comme celui de Villanueva.»

Elle affirme qu’elle a été retirée de tous les comités de l’arrondissement également.

« Surprise » et « étonnée »

La sortie de Mme Belinga a piqué au vif Christine Black, la mairesse d’arrondissement qui s’est dite « surprise et très étonnée » des propos de la conseillère qu’elle a démentis.

Elle a immédiatement revendiqué un droit de réponse à l’assemblée.

« Je tiens à réitérer qu’à aucun moment Mme Belinga n’a été interdite d’accès à son bureau, a dit Mme Black sur un ton ferme, elle a accès à un téléphone, son Ipad et à tout ce dont elle besoin pour accomplir sa tâche.»-Christine Black

En ce qui a trait au retrait des comités,  la mairesse rétorque que cela a été fait suivant les souhaits exprimés par la conseillère.

Christine Black a expliqué également devant l’assemblée que la municipalité entendait assurer la transition de Renée-Chantal Belinga  de « façon agréable, dans la convivialité.»

Elle a mis certains retards observés dans le dossier sur le compte du temps des Fêtes et le fait que son nouveau chef de cabinet, François Purcell, mettait du temps à arriver en poste.

«Je vous avouerais que, en toute franchise, ça vient ébranler la confiance par rapport aux discussions sur une entente verbale qu’il y a eue avec M.Purcell sur le fait qu’on voulait régler cette situation de façon agréable.», a dit la mairesse avant d’assurer qu’un suivi sera effectué dans cette affaire.

«Après 5 mois, effectivement, il y a une situation qui va se résoudre parce que il y a plusieurs démarches qui ont été effectué à ce niveau-là », a répondu, du tac au tac, la conseillère d’arrondissement.

La Ville de Montréal interpellée

Orpheline politiquement, Mme Belinga confie devant l’assemblée qu’elle a dû parfois recourir au greffe de la ville pour dégoter certaines informations dont elle avait besoin pour accomplir son rôle et que cela a été « litigieux, difficile et exigent »

Elle plaide pour un meilleur encadrement des conseillers orphelins dans les arrondissements de Montréal. La conseillère annonce qu’elle va mener des démarches en ce sens auprès de la ville centre.

«Nous devons apprendre à travailler de façon non partisane, plaide-t-elle, nous pouvons nous confronter sur des idées. Mais une fois partagées, nous devons travailler dans un climat saint.»

Renée-Chantal Belinga avait claqué la porte au caucus de Ensemble Montréal (au pouvoir à Montréal-Nord) au fort de la controverse autour d’une murale à la mémoire de Fredy Villanueva, tué en août 2008 à la suite d’une décente policière.

Depuis plus de 10 ans cette affaire hante l’arrondissement. Montréal-Nord avait décidé l’an dernier de dévoilé une Place de l’espoir en guise d’une murale réclamée par plus d’un, un compromis qui semble faire consensus.

Certains, comme Will Prosper de Montréal-Nord républik, appellent toujours à la réalisation d’une murale.