Alors que le gouvernement caquiste se prépare à lever le confinement  de  la population, la députée libérale de Bourassa, Paule Robitaille, lance un cri d’alarme face à la situation des plus vulnérables, «notamment ceux avec une santé fragile» dans cet arrondissement connu pour sa pauvreté.

Son appel fait suite à une rencontre, le 23 avril dernier, avec la direction de la Santé publique de Montréal en compagnie de plusieurs autres élus du quartier dont Emmanuel Dubourg (député fédéral) et Christine Black, mairesse.

Quelques chiffres de Statistiques Canada sur la pauvreté dans ce comté datant de 2016

• Plus de 71% des ménages sont des locataires
• Près de 40% (4 personnes sur 10) d’entre elles consacrent 30% et plus de leur revenus dans leur loyer
• Les familles avec enfants de 0-5 ans vivant sous le seuil de faible revenu composent 53,4% de la population
• Montréal-Nord reçoit en moyenne 250 plaintes par année pour des logements insalubres, concernant des problèmes liés aux punaises, coquerelles ou infiltrations d’eau.

L’arrondissement passe le cap de 1000 cas (1001) de COVID en date du 25 avril et vient en 2^e position dans le peloton de zone avec un fort taux. Côtes-des-Neiges enregistre 1053 cas.

 «Moi, ce que je dis c’est qu’avec la pauvreté, souvent il y a des santés fragiles. Et la COVID-19 s’attaque aux gens qui ont la santé fragile. C’est en ce sens-là que je pense qu’il y a un lien.»,

soutient la députée

Deux autres élus de Montréal-Nord, Christine Black et Emmanuel Dubourg, expriment des réserves quand à la corrélation entre pauvreté et la pandémie.

«Mon hypothèse est qu’il y a beaucoup de personnes qui travaillent en santé et qui auraient ramené la maladie à la maison.»-C. Black. Lisez « COVID/Montréal-Nord: ils auraient infecté leur propre quartier« 

Paule Robitaille se dit « satisfaite » de sa réunion téléphonique avec les autorités de la santé. Mais la parlementaire a encore des interrogations dans la tête.

« Ce qui m’inquiète, c’est qu’au-delà des CHSLD et des résidences pour personnes âgées (RPA), il y a des gens qui habitent des HLM avec des problèmes de santé.»-P. Robitaille

« La Santé publique nous dit que c’est une minorité, mais ils sont là pareil.», nuance-t-elle.

Manque de « cohérence »

La députée de Bourassa-Sauvé déplore par ailleurs la valse des consignes données par le gouvernement au fil de la pandémie. En plus, elles ne sont jamais claires selon cette ancienne journaliste devenue politicienne.

L’élue de Bourassa appelle les autres paliers de gouvernement à « accompagner » les autorités locales dans le travail de sensibilisation de la population immigrante surtout. Parmi ces gens-là, il y en a qui ne comprenne ni l’anglais ni le français.

Elle parle de fonds qui pourraient être alloués au organises communautaires du quartier pour faire ce travail.

Mais toujours est-il que les consignes données devraient avoir le mérite d’être « claires et cohérentes ».

 « Nous comptons donc sur le gouvernement pour mettre en place un plan clair et cohérent afin que notre arrondissement et nos organismes communautaires puissent efficacement accompagner nos concitoyens dans les semaines qui viennent. », écrit-elle sur sa page Facebook.

«La transparence dans les informations données à notre population sera essentielle. »- P. Robitaille

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