Un groupe de militants, emmené par Solidarité Québec-Haïti et Debout pour la dignité,  s’est donné rendez-vous devant le Consulat des États-Unis à Montréal, samedi dernier, pour exprimer leur mécontentement face à la situation de milliers de migrants haïtiens à la frontière américaine avec le Mexique. Ils interpellent Justin Trudeau, le 1^er ministre canadien à intervenir auprès de Joe Biden.

 Issus de divers groupes les manifestants ont dénoncé le traitement réservé à ces gens migrant vers les États-Unis en quête de mieux-être après un long périple de trois mois  travers une douzaine de pays d’Amérique latine.

« Nous sommes profondément choqués par les images dégradantes qu’on a vues, rappelant même l’esclavage aux États-Unis. Des policiers à cheval pourchassant des noirs, c’est tellement deshumanisant. Ça nous renvoie loin. Ça nous bouscule dans notre humanité. », déclare Wilner Cayo, de Debout pour la dignité, co-organisateur de cette manifestation.

« Alors, je ne pouvais pas rester indifférent aux souffrances de ces migrants. Les États-Unis sont en partie responsables de ce qui se vit en Haïti, par leurs politiques interventionniste.»-W.Cayo

 « Donc, si Haïti n’était pas instable, ces gens n’auraient pas fui Haïti pour se retrouver au Brésil, au Chili et finalement risqué leurs vies jusqu’aux frontières des États-Unis », poursuit-il.

Majoritairement haïtiens, ces migrants ont eu le parcours difficile avant d’arriver à la frontière américaine.Ils proviennent principalement du Chili ou du Brésil, mais aussi de l’Amérique du Sud et centrale. La crise migratoire bat son plein depuis quelques temps dans la région comme un peu partout à travers le monde.

 C’est un phénomène mondial. Une réalité humaine qui ne date pas d’hier. Toutefois, la réalité peut être différente selon l’origine et la provenance de la personne.Les diverses crises sont parfois des causes de ces déplacements. Les images récentes sur la situation des migrants à la frontière sont choquantes.

« Il fallait qu’on se tienne debout pour dire non contre ces humiliations, pour dire non contre ces traitements deshumanisants et surtout de dire à Justin Trudeau d’interpeller son homologue Joe Biden pour cesser les déportations vers Haïti. »

 Ce pays vit un état d’insécurité démentielle et ne peut pas recevoir ce flot de migrants. De plus, le message est pour que le Canada revisite sa politique internationale envers Haïti.

"Le Core Group, c’est un syndicat d’ambassadeurs qui collaborent plus aux problèmes du pays par leur ingérence que de faire une différenceconcrète et réelle. Rien n’a changé depuis leur présence en 2003 », poursuit M. Cayo.

Dans le cas d’Haïti, rappelons qu’en plus des incessantes crises politiques et économiques, c’est un pays aux prises avec des catastrophes naturelles, des cas graves d’insécurité alimentée par la puissance des gangs armés. Nombre d’Haïtiens rêvent quitter le pays face à cette situation qui semble sans issue.

« On veut apporter une certaine visibilité à la cause, réveiller la conscience de tous ceux qui vont voir cet évènement. Nous espérons avec le temps faire comprendre aux Québécois, Canadiens et à la communauté haïtienne que le Canada fait partie d’un Core Group qui veut garder Haïti dans ces conditions-là. Nous voulons aller plus loin.»

«Aujourd’hui était un acte plus spontané. La prochaine fois pourrait être devant le bureau du premier ministre Trudeau.», souligne pour sa part Frantz André, de Solidarité Québec-Haïti.

« Ce qui se passe à la frontière américaine concerne tous les citoyens du monde, toutes les personnes qui défendent les droits humains. Donc, on est ici pour défendre ces droits-là », laisse entendre Jenny Laure Sully de Solidarité Québec-Haïti

Les autres activistes, Frantz Délices, Anastasia Marcelin, entre autres, abondent dans le même sens pour donner plus d’écho à leur message sans ambiguïté, étant de cesser les déportations desmigrants vers Haïti.

Si cette manifestation fut une réussite, la solidarité d’autres peuples fut plus remarquable.Alors, les organisateurs espèrent avoir plus de participants de la communauté haïtienne les prochaines fois.