Isabelle Ferdinand, 35 ans, médecin spécialiste depuis 2017 à l’hôpital Notre-Dame, à Montréal, se veut «un modèle accessible» de détermination scolaire pour la communauté noire.

Poussée par sa rencontre avec Édouard Staco  lors du gala de la Fondation des médecins canado-haïtiens en 2018,  elle est devenue l’année suivante, soit en janvier 2019,  gouverneure au sein de l’organisation afin de d’aider à son tour.

« J’ai trouvé cela admirable ce qu’ils font et depuis je me suis impliquée. » nous a-t-elle confié en entrevue.

«Je veux redonner et je veux être un modèle accessible pour ma communauté »- Dre Isabelle Ferdinand

La détermination de Isabelle Ferdinand semble ne pas avoir de point final. Après avoir réalisé un bacc en nutrition et travaillé dans ce domaine pendant deux bonnes années, la jeune Isabelle décide de partir des études en médecine.

Elle était consciente qu’elle venait de s’engager dans une entreprise de 10 bonnes années de sacrifice et qu’il lui fallait de la « discipline » pour y parvenir.

«J’ai reçu beaucoup d’encouragements  et de soutiens de la part de ma famille, de mon environnement et c’est pour cela que je veux redonner à ma communauté.»

La Dre Ferdinand juge la remise de bourses d’études aux jeunes de la communauté «admirable» depuis qu’elle ait pris connaissance de ce que fait le Fonds.

« C’est un petit geste » dit-elle, mais pour le jeune c’est extrêmement valorisant. Ça lui permet de bâtir la confiance en lui »-Isabelle Ferdinand

Depuis son arrivée au Fonds, Isabelle Ferdinand se lance d’emblée sur tous les fronts de la bataille pour la persévérance scolaire. Elle est de tous les grands projets et les embrasse à bras le corps.

« Les grandes conversations avec le ministre Roberge » (Jean-François) de l’Éducation, réalisées récemment ont été sa première grande implication.

Elle travaille d’arrache-pied actuellement sur «Le train de la persévérance scolaire », une autre activité à venir pour le mois de mai prochain.

Sous-représentation

Mais au-delà de tout ça, la Dre Ferdinand entend pousser les jeunes à rêver de faire de grandes études, en médecine en particulier, à travers un programme de mentorat qu’elle songe à mettre sur pied.

Dans ce cadre-là, le médecin spécialiste peaufine un projet de partenariat entre le Fonds1804 et l’Université de Montréal (UDeM) en vue de recruter des jeunes de la communauté noire dans son programme de médecine.

Voilà 10 ans, Isabelle Ferdinand a dû se dépayser afin de réaliser ses études de médecine à l’Université Laval, à Québec, loin de sa famille, de ses amis, de son environnement immédiat.

« Il y a une sous-représentation des étudiants noirs en médecine. » note la Dre Ferdinand pour avoir été elle-même la seule de sa cohorte à Québec.

Cette réalité semble avoir cours à travers le Canada. Afin de palier à cette problématique, l’Université de Toronto a créé, l’an dernier, un programme parallèle de recrutement  d’étudiants de race noire en médecine.

Au total, 14 jeunes noirs ont été recrutés  d’un seul coup comparativement à un seul étudiant noir en médecine que comportait l’établissement.