Montréal/Festival de Jazz: Paul Beaubrun ouvre la 45eme édition

Peu avant 21 heures, on a assisté à un déferlement de gens d’horizon divers sur la rue Sainte-Catherine, en plein cœur du centre-ville de Montréal. Ils prenaient tous la direction de la scène Rogers de la 45e édition du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM).
C’est le chanteur et guitariste haïtien, Paul Beaubrun qui a eu le privilège d’être le clou de la soirée d’ouverture du Festival, jeudi dernier, le 26 juin 2025. Cette édition prend fin le 5 juillet 2025.
En deux sets, 9 heures -10 heures et 11 heures Minuit, Paul Beaubrun a électrisé l’assistance et a fait vibrer la Place des Arts aux rythmes de la musique racines haïtiennes. Ils étaient plusieurs milliers de spectateurs à participer au concert. Une assistance composée majoritairement d’étrangers.
Paul Beaubrun a ouvert son spectacle avec la chanson « Voodoo Ceremony », pour inviter le public à entrer dans les racines les plus profondes de la culture haïtienne. Il a enchainé avec « Legba Blues », chanson sur laquelle participent Jean Caze et Kerven Lebrun (Kabysh) qui, lui, était présent sur la scène avec Paul Beaubrun.
Pour conclure la première manche, l’artiste a jeté son dévolu sur la chanson « Ayizan », tube de Mizik Mizik magistralement interprété par le feu Éric Charles, revu par Paul Beaubrun à la guitare sèche. Il a été suivi de « Ma Woule », chanson gravée sur l’album « Rasanbleman » (Red Moon).
Soixante minutes de pause entre les deux sets. Paul Beaubrun et ses musiciens en ont bien profité pour rencontrer des admirateurs, des amis et des proches dans les coulisses de la scène. Moment de retrouvailles, d’échanges et de ressassement de souvenirs depuis Boukman Eksperyans à Port-au-Prince jusqu’à la Place des arts, Montréal.
À 22 heures 50, le groupe est invité à se préparer pour la deuxième manche qui a débuté à 23 heures avec la chanson « Pawol pa pou mwen/Vodou Child » suivie de « No woman no cry » du légendaire Bob Marley en y introduisant des verses, des notes et des paroles de la chanson « Yele » de Wyclef Jean. Paul Beaubrun s’est adressé aux élites haïtiennes en attirant leur attention sur la situation critique d’Haïti. Il a aussi lancé un appel à l’unité aux Haïtiens de tous les horizons face aux défis migratoires auxquels nous faisons face et le rôle que tout un chacun pourrait jouer dans la stabilité politique en Haïti.
C’est avec sa dernière chanson, sortie le 29 mai 2025 « Gade sa yo fè mwen », produite par Daniel Beaubrun (Dady) que Paul Beaubrun a mis fin à son concert à minuit, sous les applaudissements du public qui était de plusieurs milliers.
Paul Beaubrun était accompagné sur la scène de son oncle Daniel Beaubrun (Dady), co-fondateur de Boukman Eksperyans, à la basse, son cousin, Daden Beaubrun à la batterie et le tambourineur-producteur, Morgan Zwerlein sans oublier sa grande sœur Laura Beaubrun qui a dansé sur la chanson « Gade sa yo fè mwen »
Dans les pas de Boukman Eksperyans, seul le tambourineur-producteur ne fait pas partie de la famille Beaubrun. Même la tradition de groupe familial est respectée par Paul Beaubrun. En regardant Paul Beaubrun sur scène, Theodore Beaubrun Junior (Lolo) et Mimerose Pierre (Manze) peuvent avoir le sentiment du devoir accompli et s’enorgueillir que leur relève a été assurée.
Paul Beaubrun et ses musiciens ont hissé, très haut, le drapeau d’Haïti ce 26 mai à la Place des Arts à l’ouverture de la 45e édition du Festival international de Jazz de Montréal (FIJM).