Le Sommet jeunes Afro a souligné en grande pompe, samedi le 7 octobre dernier, les prouesses de quatre organismes des communautés noires à la Tour du Port de Montréal. Le regroupement de plus d’une cinquantaine d’OBNL dirigées par des Noirs a occupé le rez-de-chaussée mais aussi les derniers étages (à partir du 13^e) de cette Tour vitrée de 65 mètres de haut, située au bord du fleuve Saint-Laurent.

La Structure offre un panorama à 360 degrés à couper le souffle, principalement sa cage de verre qui vous fait découvrir la ville sous un angle nouveau.

Les organismes à l’honneur, Maison d’Haïti, le BCHM, le Centre N A Rivé et le QBBE ont pris part à une exposition très visitée par des membres de la communauté, réalisé des Happy hours toute la journée au 13^e étage de la Tour. Des jeux, des tirages au sort entre autres ont rehaussé l’éclat de cette journée de célébration marquant les 50 ans de chaque organisation.

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De nombreux leaders communautaires et personnalités de la communauté ont pris part en soirée à un Gala au cours duquel les dirigeants actuels de ces organisations ont été présentés, honorés et remerciés pour leur travail acharné. Une plaque a été remise en la circonstance à Ruth Pierre-Paul (BCHM), Marjorie Villefranche (MdH), Ninette Piou ( C NA Rivé) et Alix Adrien (QBBE).

Chaque organisme a sa cause

Le président du Sommet, Édouard Staco, s’est dit honoré de leur travail depuis les 50 dernières années.

«J’ai quand même quelques cheveux gris et je peux vous dire que d’importants pas ont été franchis depuis ces 50 dernières années au Québec et au Canada…. Et ceci grâce à la contribution des 4 organismes qu’on célèbre aujourd’hui», a-t-il dit devant une salle bondée.

Il a souligné à l’encre forte la lutte acharnée des chauffeurs de taxi haïtiens contre le racisme des années 1970 et 1980 à Montréal et de l’énorme contribution du Bureau de la Communauté Haïtienne de Montréal dans ce combat pour l’acceptation des chauffeurs taxis haïtiens dans cette industrie. «Aujourd’hui, les chauffeurs de taxi haïtiens n’ont plus à se faire accepter», s’est  réjoui M. Staco qui a invité du même souffles les membres de la communauté à ne pas baisser les bras malgré tout.

Car, souligne-t-il, «à chaque vague d’immigrations venant de nos communautés… une vague de mépris, de manque d’empathie obstruent la vision de certains».

 «Vous vous rappelez que plus près de nous, en 2021, en pleine pandémie, la Maison d’Haïti a dû mener un combat sans relâches pour faire bénéficier le statut de résident permanent à de nombreuses personnes qui ont donné une partie de leur vie pour nous soigner et nous protéger».

Il a rappelé que cette maison «qui est la nôtre» nous accueille tous, que nous soyons d’Haïti ou d’ailleurs de nous ouvre la voie pour notre pleine intégration dans la société.

L’apport du Centre N A Rivé à l’effort d’alphabétisation des immigrants a été souligné également. Édouard Staco a surtout parlé de «gens de cœur parmi nous » qui ont accompagné ces personnes immigrantes  à apprendre à lire et à écrire, à leur créer un réseau d’amis, de familles, ce qui a grandement contribuer à les protéger. C’est ce que fait le Centre Na Rive depuis plus de 50 ans.

Le travail de QBBE, un organisme de la communauté noire anglophone en matière d’éducation n’a pas été laissé en plan. Des études récentes ont démontré que le taux d’obtention d’un diplôme postsecondaire était beaucoup plus faible chez les jeunes Noirs et qu’ils étaient plus susceptibles d’abandonner leurs études, d’où l’importance d’accompagner nos jeunes.

«Merci au Conseil noir des éducateurs du Québec… et chaque fois que je parle à Alix, il me dit Édouard que le meilleur est à venir.»

Au quatre organismes, le président du Sommet a conclu par une invitation à continuer ce travail au-delà des 50 ans d’existence. «Vous inspirez à la fois les individus et les autres organisations. Chaque jour, nous devons tirer profit de vos contributions et apprendre de vos manières de faire.  Continuez à enrichir nos vies d’un bout à l’autre.»