Haïti a perdu 3-1 contre le Canada, mais la fête était belle

Mardi 3 juin 2025, le stade Saputo de Montréal a été décoré aux couleurs nationales Bleu et Rouge. 18321 personnes ont fait le déplacement pour assister à ce match opposant la sélection féminine de football du Canada à la sélection féminine d’Haïti.
Les couleurs nationales ont été si présentes dans l’enceinte du stade et dans les parages qu’on pourrait penser que c’est Haïti qui recevait l’équipe canadienne. Les retardataires ne pouvaient trouver un stationnement qu’à plusieurs kilomètres du stade.
Une ambiance festive a débuté depuis les rues environnantes du stade. Les Haïtiens étaient venus d’autres villes, notamment d’Ottawa, pour assister à la rencontre. Priorisant le covoiturage, ils ont investi les rues menant au stade Saputo en petit groupe et étaient chauffés à blanc. Tous unis derrière les Grenadières pour la défense des couleurs nationales face au Canada.
La file d’attente était longue à l’entrée. Cependant, les retrouvailles, les interactions et les connaissances leur permettaient de tuer le temps et d’éviter des crises d’impatience, malgré la fièvre de la foule pour atteindre l’enceinte du stade. Dans le stationnement, dans la file d’attente, dans les couloirs et dans les gradins du stade, l’ambiance était à son comble.
Dès qu’une joueuse haïtienne touchait la balle, le public s’enflammait : applaudissements, cris, encouragements s’ensuivent au stade. Les Haïtiens sont restés debout tout le long du match. Par moment l’estrade craquait sous le poids des supporteurs haïtiens qui passaient plus de temps à ne pas rester en place.
Contre toute attente, la capitaine de l’équipe canadienne, Jessie Fleming a centré pour la tête d’Evelyne Viens qui a marqué le premier but de la rencontre à la 16e minute de la première mi-temps. Les Canadiennes allaient aggraver le score à la 23e minute grâce à une reprise d’Holly Ward pour inscrire le deuxième but du match.
Quelques minutes avant la fin de la première mi-temps, Evelyne Viens a doublé la marque après la récupération d’une passe de Ward pour porter le score à 3-0.
Dumornay sauve l’honneur
A quelques secondes de la fin de la première période, Melchie Dumornay, l’une des meilleures joueuses du monde évoluant à l’olympique Lyonnaise a réduit le score sur pénalité mettant le feu au stade Saputo.
Durant toute la deuxième période, la sélection haïtienne a tenu constamment sous pression les joueuses canadiennes et n’a jamais abandonné. Malgré l’apport de la foule, les Grenadières n’ont pas pu changer le cours des choses et ont encaissé une deuxième défaite face à la sélection canadienne en quelques jours.
Avant cet affrontement, le samedi 31 mai, l’équipe canadienne avait battu la sélection féminine haïtienne 4-1 à Winnipeg, lors d’un premier match amical.
Le coup de sifflet final n’a pas mis fin à la fête qui a continué avec les salutations des joueuses au public pendant que la bande Snoop Rara créait une ambiance survoltée dans le stationnement du stade. Des milliers d’Haïtiens ont défilé avec la bande dans certaines rues avoisinantes du stade Saputo même après 22 heures.
En soirée, le consulat d’Haïti a organisé un cocktail en l’honneur des joueuses de la sélection nationale. L’ambassade haïtienne a offert une plaque d’honneur à l’équipe nationale et une à Melchie Dumornay particulièrement. Des artistes comme BIC (Roosevelt Saillant), Tamara Suffren et Jean Jean Roosevelt ont chanté, en l’occasion, pour le plaisir des Grenadières.
La sélection nationale féminine haïtienne a perdu ses deux matches, mais aucun haïtien n’a exprimé le regret d’avoir été présent au stade Saputo pour supporter les Grenadières et regarder Melchie Dumornay jouer au football.
L’ambiance, l’état d’esprit et l’engouement des Haïtiens à assister à ce match prouvent que le football ou le sport en général est l’un des domaines qui peuvent les réunir.