Campagne municipale: Luc Rabouin chez les Noirs

Luckny Guerrier, Édouard Staco (président du Sommet afro), Luc Rabouin et Roger Petit-Frère
Flanqué de Luckny Guerrier (candidate dans Saint-Léonard) et de Roger Petit-Frère (candidat dans Montréal-Nord), Luc Rabouin, chef de Projet Montréal, a rencontré, samedi dernier, une trentaine d’organismes membre du Sommet afro, dans le quartier Saint-Michel. Plus tard dans la journée, il s’est réuni avec une trentaine de pasteurs d’église dans le cadre de sa campagne.
M. Rabouin a présenté les éléments de sa plateforme en lien avec les communautés noires et insisté sur le fait que son parti soit axé sur les valeurs d’inclusion. «Beaucoup de candidats noirs qui ont été élus sont restés avec nous et nous en avons d’autres qui se présentent, dit-il, et j’ai déjà annoncé que Gracia Kassoki Katawha serait la présidente de mon Comité exécutif ».
La mairesse de NDG, d’origine congolaise, serait donc le numéro 2 de la Ville. Projet Montréal a déjà eu une Noire, Dominique Olivier, d’origine haïtienne, au Comité exécutif.
« Le parti des gens ordinaires »

Luc Rabouin qui arbore toujours une barbe et souvent en chemise s’est présenté comme le candidat du « parti de citoyens ordinaires engagés dans leurs communautés ».
« Nous, on n’est pas le parti de l’élite économique. C’est très important pour moi de vous le réitérer. On est un mouvement, on travaille pour les gens ordinaires dans tous les quartiers », a-t-il précisé avant d’égrener les éléments de sa plateforme électorale qui touchent spécifiquement les communautés noires.
Il a beaucoup parlé des « valeurs de justice sociale et d’inclusion » qui guide son parti face à des idées populistes de droite. M. Rabouin a prêché l’idée que Montréal ait «besoin d’un parti fort». « Moi je m’engage à toujours avoir une voix, prendre la parole, défendre, lutter contre le racisme sous toutes ses formes de discrimination».
Lutte au racisme à la Ville
Lors du dernier Sommet afro qui s’est tenu à l’Université de Montréal, en janvier dernier, Édouard Satco, président du Sommet, avait rapporté, suivant les témoignages d’employés noirs, que la Ville était « gangrénée de racistes». Luc Rabouin, alors candidat à la chefferie du parti, s’était engagé à lutter contre la discrimination en emploi à la Ville de Montréal.
L’un des freins à cette lutte est le fait que la Ville n’ait pas de données détaillées sur les Noirs qui y travaillent. Ils font partie d’un fourretout de «Minorité visible», ce qui ne permet pas l’adoption de mesures appropriées. La Ville invoquait des problèmes informatiques qui l’empêcheraient de le faire.
« Les données désagrégées, j’avais pris un engagement là-dessus, a rappelé M. Rabouin, on va aller chercher les données afin qu’on puisse voir s’il n’y a pas de défis pour certaines communautés. Je l’ai mis dans la plateforme ».
Éléments de sa plateforme
Le chef de Projet Montréal a parlé de la nécessité de « protéger et chérir » la diversité comme richesse. De façon plus globale, il a mis l’accent sur la crise du logement et salué le projet de 282 portes de la Société d’habitation des communautés noires (SHCN) dans Saint-Michel, sur la création logement étudiant afin de « libérer des places pour des familles plus nombreuses », l’itinérance qu’il faut absolument adresser comme société.
Après les pistes cyclables, il a promis de s’attarder sur le Réseau de bus. « Des milliers de gens qui voyagent en bus et qui sont pris dans le trafic, Je veux qu’on leur fasse de la place».
Afin de financer la culture, Luc Rabouin songe à mettre une taxe sur les grands panneaux de publicité que l’on voit le long des autoroutes notamment. Selon Culture Montréal, la Ville pourrait aller chercher jusqu’à 5 millions de dollars.
«Je veux prendre cet argent pour le distribuer afin de soutenir la culture dans les quartiers, particulièrement les quartiers moins desservis » a promis le candidat à la mairie.
La rencontre s’est déroulée dans une ambiance bon enfant avec les organismes membres du Sommet qui ont posé les questions qui les touchent. M. Rabouin a été très ouvert et réceptif et a promis de continuer le dialogue avec eux même après les élections.
Il a dit
« Les idées populistes de droite aux États-Unis, elles arrivent ici. Il faut qu’on fasse front contre cela, défendre nos valeurs d’inclusion, de droits sociaux, de démocratie. Moi je vais être là pour le faire. On le fera ensemble. Il n’y a pas de place pour cela ici à Montréal »- Luc Rabouin
Ce article a été rédigé grâce à l’appui duFonds du Canada pour les périodiques (FCP) du gouvernement du Canada