Les 70 ans du Kompa célébrés à «Haïti en folie»

Les festivaliers ont fait déborder Lafontaine, ce parc au cœur de Montréal. Plus de 15000 personnes ont participé à la dernière journée de la 19e édition du festival Haïti en folie, dimanche le 27 juillet, forçant la police à refouler des retardataires.
Débuté depuis le 23 juillet, Haïti en folie est la vitrine de la culture haïtienne à Montréal en mettant en valeur la gastronomie, la peinture, la littérature et la musique d’Haïti sur toutes ses formes.
Des conférences-débats sur la situation sécuritaire d’Haïti, des rencontres et échanges sur la littérature, des expositions de produits haïtiens de toutes sortes, des jeux de société et des kiosques de nourriture : tout a été prévu pour permettre aux Montréalais de vivre une vraie expérience haïtienne.
Pour les 70 ans du Compas direct ce 26 juillet, une place particulière a été accordée au genre musical auquel s’identifie la grande majorité des Haïtiens. La vie de Coupé Cloué (Jean Gesner Henry) a été racontée, à travers sa musique, samedi 26 juillet, lors d’une session pour saluer la mémoire du roi du Compas mamba qui aurait eu 100 ans cette année s’il était encore en vie.
Racines
C’est le samba Eddy François et son groupe Boukan Ginen qui ont clôturé la journée du samedi au rythme des musiques racines et traditionnelle haïtienne. Des milliers de festivaliers ont vibré au son du tambour et de la voix percutante d’Eddy François.
Dimanche, en milieu de journée, tout était déjà prêt pour accueillir les festivaliers. La journée a commencé avec Lakay se lakay : bienvenue en Haïti, Foire et ateliers du dimanche, suivi de la Chorale communautaire de Montréal qui a investi la scène TD du parc Lafontaine dès 15 heures 30.
Moment émouvant du public qui a pu exprimer sa foi avec des membres de la Chorale qui a occupé la scène jusqu’à 17 heures.

Autres répertoires
A 17 heures 30, c’était le tour de la chanteuse Tamara Suffren accompagnée de son bassiste Watson Joseph, son keyboardiste David Mobio, son guitariste Hassane et son batteur Ti Wess et l’incontournable Cinthia Michel au chœur.
La chanteuse a démarré son spectacle avec la chanson « Limye » et a enchaîné avec « Bonjou, Gadonw peyi, Ki le nap di ase, Lanmou doudou de Jacques sauveur Jean, Kreyol pale Kreyol konprann. Trois de ces chansons figurent sur son dernier album « Impulsion »
Tamara Suffren a saisi l’occasion pour rendre hommage à deux géants du compas, Toto Nécessité et Coupé Cloué à travers l’interprétation de la chanson Ti Pouchon, hit incontournable de Toto. Les musiciens, parmi eux des étrangers, ont montré leur dextérité et leur maitrise du rythme de Nemours Jean Baptiste, 70 ans après sa création.
La foule était rendue à des milliers avant que la chanteuse clôture sa prestation avec une interprétation de la chanson très populaire de John Steve Brunache « La relève ».
Tamara Suffren a touché le cœur du public montréalais, jusqu’à 18 heures 30, en offrant une prestation mémorable pour sa première participation au festival Haïti en folie cette année.
Kompa love
Le temps des préparatifs transitionnels, les musiciens de Oswald band étaient déjà présents sur la scène TD du festival Haïti en folie et s’apprêtaient à offrir leur spectacle. Couvert du bicolore national, Oswald rentre en scène à 19 heures sous des applaudissements nourris de milliers de festivaliers acquis à la cause du chanteur.
Dès les premières notes de la chanson « ti doudou » pour démarrer sa prestation, la foule qui ne cessait de grossir était déjà en liesse au parc Lafontaine. Le succès des chansons « Toxic, Pedi Kontwol, S’en aller et Oxygen » au parc Lafontaine est une preuve de la dimension d’artiste qu’est devenu Oswald Clerveus.
Toutes les paroles des chansons de Oswald sont sur toutes lèvres des festivaliers, particulièrement les jeunes femmes qui chantaient en chœur avec le chanteur. Avant la fin de la prestation de Oswald Band la police de Montréal a dû ordonner le blocage de l’accès au parc Lafontaine aux festivaliers retardataires.
Lafontaine déborde
Rempli de plus de 15 milles personnes, il était impossible de traverser la foule compacte qui était venue participer à la journée de clôture de la 19e édition du festival Haïti en folie, initiée par la fondation Fabienne Colas.
À tous les égards, la dernière édition du festival Haïti en folie a été une réussite. Des conférences-débats, ateliers et échanges sur la musique, la littérature et la cuisine haïtienne aux spectacles des artistes et groupes musicaux, toutes les activités prévues ont été réalisées dans le but de valoriser notre riche culture sur le sol canadien.
Cet article a été rédigé grâce à l’appui du Fonds du Canada pour les périodiques (FCP) du gouvvernement du Canada