Plusieurs personnalités des communautés noires, anglophone et francophone, ont dénoncé la réaction du premier ministre François Legault à la suite de la Décision du juge Michel Yergeau de la Cour Supérieure du Québec qui reconnait et qui condamne la pratique du profilage racial dans la province.

M.Legault avait en substance déclaré qu’il fallait « laisser les policiers faire leur travail » et que cela permettait de sauver des vies  en arrêtant de dangereux criminels. Or, le profilage touche particulièrement les Noirs.

« Je voudrais attirer votre attention sur l’équation tellement facile, tellement raciste, il faut lâcher le mot, à savoir : ces interpellations aléatoires nous permettent d’attraper des criminels. Donc, on est en train substantiellement de dire: criminel égal Noir. » fustige le Dr Jean Fils-Aimé, l’un des panéliste à la conférence de presse au local de la radio haïtienne CPAM.

Basé sur des interpellations effectuées entre 2014 et 2017 par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), un rapport publié en octobre 2018 démontre qu’une personne noire a 4,2 fois plus de chances de se faire arrêter versus un Blanc. Ce chiffre grimpe à 4,6 fois pour une personne autochtone, tandis qu’une personne arabe est deux fois plus à risque.

L’avocat Jean Ernest Pierre et qui dirige la radio CPAM relève au moins deux points importants pour sa communauté dans le jugement du juge Yergeau

-C’est un jugement qui déclare inconstitutionnelles la règle de droit et les dispositions législatives qui autorisent les interceptions routières sans motif valable

-C’est un jugement qui stipule que « les droits garantis par la Charte ne peuvent être laissés plus longtemps à la remorque d’un improbable moment d’Épiphanie des forces policières.»

Démission de Lionel Carmant réclamée

Le premier ministre du Québec « qui n’a probablement pas lu le jugement de 170 pages» dit-il,  par sa réaction, fait ce qu’il a toujours fait depuis qu’il est pouvoir : diviser les Québécois .

« Monsieur Legault est le seul premier ministre au Canada à avoir mis sur pied un Groupe d’Action Contre Le Racisme et contredit une des recommandations du groupe de travail alors présidé par Lionel Carmant, un ministre qui dit avoir été lui-même profilé dans sa jeunesse.», souligne l’avocat pour qui François Legault s’est disqualifié « comme le premier ministre de tous les Québécois ayant abandonné les Noirs au profilage racial.»

 Et cette fois, la seule façon de s’amender, c’est d’appliquer le jugement du juge Yergeau intégralement soutiennent ces leaders cde la communauté noire selon lesquels « le ministre désavoué Lionel Carmant devrait démissionner du cabinet. » dans le cas contraire.

 « Je parle aux nom de Sherley Dorismond, de Benoit Charrette et de Lionel Carmant dont les enfants risquent de se faire arrêter juste parce qu’ils sont Noirs ou Métis. » – Jean Ernest Pierre

L’historien rappelle que dès 1984 on enregistrait des cas de profilage racial ici au Québec. Cela fait 40 ans déjà.

Lakay réagit

L’organisme Lakay salue la décision de la Cour supérieure du Québec interdisant la fin des interceptions souvent abusives des automobilistes. De surcroît, le juge Michel Yergeau reconnait l’existence du profilage racial, au Québec, dans son long rapport accessible au public.

« L’interdiction des interpellations aléatoires par un juge de la Cour supérieure est un pas important dans la lutte contre le racisme systémique. Cette décision ne va pas arrêter le profilage, mais ça peut réduire les interpellations basées sur la race, l’ethnie ou l’origine du conducteur ou de la conductrice », Pierre Richard thomas, directeur de Lakay

L’organisme rappelle que le Tribunal des droits de la personne a récemment condamné la Ville de Repentigny à dédommager François Ducas, un enseignant noir victime de profilage racial. Plusieurs autres plaintes sont devant la Commission des droits de la personne et celle de la déontologie policière pour les mêmes motifs.

« Nous invitons chaque palier de gouvernement et les organisations de défense des droits de la personne à appuyer l’ordonnance du tribunal supérieur du Québec », a conclu Lakay sur le sujet.