Le manque d’implication des communautés noires dans le système d’éducation au Québec expliquerait le faible taux de diplomation des jeunes de cette ethnie, toujours à la traîne avec les enfants dont la langue maternelle est l’espagnol.

Maryse Lassonde, présidente du Conseil supérieur sur l’éducation (CSE), un organisme gouvernemental de 22 membres créé en même temps que le ministère de l’Éducation en 1964 par Paul Gérin Lajoie, le déplore lors des Conversations québécoises sur le racisme réalisées fin 2020 par le Sommet socioéconomique des jeunes des communautés noires (SdesJ).

«Ce serait important qu’on ait des représentants des communautés noires parmi nos instances, exprime Mme Lassonde, à l’heure actuelle, les chiffres ne sont pas très bons.»

• Seulement six personnes des communautés noires sur 110 bénévoles font partie du Conseil.

En raison  de cette faible représentation, les valeurs et l’opinion de ces communautés ne sont pas prises en compte dans les décisions au ministère selon Maryse Lassonde.

Parmi les rares bénévoles au sein du CSE, il y avait Édouard Staco, le président du Fonds1804 pour la persévérance scolaire, qui a siégé pendant 9 ans et qui a quitté cet espace de réflexion sur l’orientation à donner à l’éducation dans la province.

M.Staco a cosigné plusieurs rapports et avis. Il a présidé la Commission sur l’enseignement préscolaire et primaire.

Il avait réalisé un «Avis sur les devoirs et leçons» également.

L’école, un marché?

«L’école à trois vitesses, il faut dénoncer cela. On ne peut pas accepter cela.», fustige le militant en matière de persévérance scolaire au Québec.

Stéphane Vigneault, coordonnateur du Mouvement L’école ensemble abonde dans le même sens. Pour lui, certaines écoles discriminent les élèves issus de l’immigration.

«Le système éducatif au Québec est injuste parce qu’on a fait de ce système un marché. Les élèves issus de l’immigration sont sous-représentés dans les écoles qui sélectionnent et surreprésentés dans les écoles publiques ordinaires.», dit-il.

Malgré un travail acharné depuis 2013 en faveur de la persévérance, les jeunes d’origines haïtienne et espagnole tirent toujours de l’arrière, déplore le Réseau réussite Montréal (RRM).

Andrée Mayer-Périard le dit sans détour: le réseau n’en fait pas assez non plus pour juguler la crise de la diplomation chez ces communautés.

«Je pense que RRM pourrait, dans ses plaidoyers, dans la façon dont on parle de la situation, mieux faire connaître certains enjeux pour améliorer la prise de conscience.»- A. Mayer-Périard

Études postuniversitaires?

Ces décrochages scolaires dans ces communautés ont aussi des conséquences aussi sur l’admission aux CEGEPs ou à l’université.

L’Université de Montréal (UdeM) qui tente d’augmenter le nombre d’étudiants en médecine parmi la communauté noire le vit selon Christine Paré qui représentait le recteur de l’UdeM aux Conversations québécoises sur le racisme.

    • Les programmes de 1er cycle accueille seulement 18% de personnes issues des minorités visibles.

    • Ceux du 2e cycle comporte uniquement 15%

Dans le cadre d’un Plan d’action sur trois ans, «Équité, diversité et inclusion», l’université se propose d’aller vers  Parc-Extension et Montréal-Nord afin de faire la promotion de son nouveau programme de médecine.

Un Forum doit se tenir en ce sens en avril prochain dans ces quartiers.

Le discussions sur le racisme a accueilli également le professeur de l’Université McGill Philip Howard autour du thème «Représentativité des personnes noires dans les institutions éducatives québécoises.»

Dans sa plaidoirie, il a fait  au moins trois recommandations majeures dont un appel au gouvernement du Québec à reconnaitre l’existence du racisme systémique.

Plusieurs personnalités québécoises ou internationales ont pris part à ces Conversations. On peut citer Lulian Thuram qui est intervenu sur le thème : «Éduquer contre le racisme : las pensée blanche»,

Le sociologue d’origine haïtienne Frédéric Boisrond qui avait «Carte blanche sur le racisme systémique». Il y a eu un «Échange avec le ministre du Patrimoine», Steven Guilbault.

 La santé mentale avait une place prépondérante dans les débats également. Lisez notre article sur ce sujet.